vendredi 10 février 2012

Rochester est elle Innsmouth ?

La vie (mé)connue de Lovecraft
Pour information: cet article sera sûrement modifié dans le temps 
en fonction de mes recherches et découvertes. 

De Lovecraft nous savons tout et à la fois rien. Sa volumineuse correspondance, dont une infime partie est lisible de nos jours et surtout en anglais nous donne un aperçu très précis de l'homme que fut HPL à différentes époques avec ses envies, ses dégoûts, ses peurs exacerbées, ses poses et affirmations outrancières. 

La famille Lovecraft
Il livre parfois une donnée ou deux sur sa famille mais il faut faire très attention  à ce qui est écrit  car HPL en donne toujours une image positive. Élevé dans et par la famille maternelle (son grand père, sa mère et ses tantes) la famille paternelle est juste citée lors de considération généalogiques et pratiquement inexistante dans les lettres. Lovecraft est âgé de trois ans lorsque son père est interné dans un asile psychiatrique ou il mourra 5 ans plus tard. Winfield Lovecraft est atteint d'une neuro-syphilis. Il va de soi que ce n'est pas le genre de nouvelles que l'on ébruite surtout dans une famille bien en vue comme l’était celle de Lovecraft et assez rigide voir puritaine quand à l’éducation. Ce mariage de Winfield et Annie le grand père ne l'a apparemment pas désiré mais il a été mis devant le fait accompli. Du coté des Lovecraft et de certains membres de la famille un bon mariage était aussi un bon tremplin vers la haute société et certains de ses membres n'ont pas hésité à y recourir. On peut penser que ce fut le cas pour Winfield et que la jeune Annie amoureuse et peut être désirant s'émanciper n'hésita pas à "succomber " aux charmes du futur père de HPL bel homme et beau parleur. 

Le bonheur dure trois ans jusqu’à l'internement de Winfield et le retour d'Annie dans le giron familial. Il semble qu’après ce drame il n'y ait plus eu de contact avec la famille Lovecraft dont la quasi totalité des membres résidaient dans la ville de Rochester dans l'état de New York. Howard Phillips ne reverra plus aucun membre de la famille paternelle mais parlera fièrement de ses origines anglaises. On ne sait pas si un jour il fut au courant de la maladie de son père. Rien dans ses lettres l'affirme, mais là aussi ce n'est pas quelque chose que le puritain qu'il était pouvait aborder facilement. Ses biographes pense que non et qu'il avait tiré un trait sur cette partie de la famille.

Pour ma part je pense le contraire. Un enfant est toujours en éveil et perçoit les choses à défaut de les comprendre, certaines images restent gravées, certaines bribes de conversation. Passionné d'histoire et de généalogie, je ne vois pas l'intelligent enfant Lovecraft une fois devenu adulte ne pas essayer d'en savoir plus sur ce père dont il parle d'ailleurs avec tendresse. C'est un réflexe humain que d'essayer de connaître ses origines, et je ne pense pas que Lovecraft ait failli à la règle. Le problème ici est de savoir jusqu’à quel point cela était conscient ou non. Beaucoup de ses nouvelles ont pour thèmes la recherche des origines aussi monstrueuses soit elles. Le Cauchemar d'Innsmouth fait partie de celles là. Le héros sans nom (mais clairement, et comme souvent, une projection de Lovecraft lui même) veuillant faire sa généalogie arrive à Innsmouth ou il découvrira qu'il a du sang de monstre marin dans les veines.

On a souvent mis, si ce n'est pas toujours, les explications de ce rejet des monstres marins ou non sur le compte du racisme avoué de Lovecraft. Les monstres seraient les étrangers et le cauchemar d'Innsmouth une dénonciation des mariages interraciaux. Je trouve l'explication simpliste au regard de l'histoire personnelle de Lovecraft et j’étayerais mes hypothèse plus loin. L'autre question est: Lovecraft a t'il essayé d'entrer en contact avec sa famille paternelle physiquement ou non ? Rien, je l'ai dit, ne peux l'affirmer, mais Lovecraft fit pas mal de voyages, plus que l'on ne pense. Du Canada jusqu’à la Floride en longeant la côte est. A l'intérieur des terres du Massachusetts et du Rhode Island et New York ou il résida un temps.

New York ou Providence sont assez près de Rochester (500 kms toute de même) et y faire un "saut" depuis ces villes ou il vécut était de l'ordre du possible en train ou en bus (voir carte ci-dessous).

Rochester - New York- Boston - Providence

Maintenant regardons d'un peu plus prés la nouvelle, le Cauchemar d'Innsmouth.

Dans le cauchemar

Le héros  (Robert Olmstead selon un manuscrit original mais jamais nommé dans la nouvelle publiée et double virtuel de Lovecraft lui même) à la fin de son cursus universitaire entreprends un voyage depuis sa ville de Toledo prés de Detroit (Michigan et non loin de Rochester) jusqu’à la ville imaginaire d'Arkham (Massachusetts) plus à l'est sur la trace de ses ancêtres dont il veut établir la généalogie, et pour apprécier les beautés architecturales et tout de même passer des vacances.  A la suite d'un incident mineur (il trouve le billet de train pour Arkham trop cher) on lui propose de prendre un bus navette qui passe par Innsmouth. Cette ville l'intrigue par les non dits des habitants de Newburyport, son histoire et se prometteuse architecture. Il n'aurait jamais du la connaitre et ni s'y rendre mais des circonstances vont en décider autrement. Là il va découvrir sans le vouloir la vérité sur ses origines.

 S'il existe quelques parallèles entre Lovecraft et son personnage dans la nouvelle, c’est surtout au niveau des descriptions: sur comment il est vêtu, ce qu'il mange, sa tendance, faute d'argent,  à l'économie, son amour des vieilles maisons et les recherches généalogiques qui le pousseront de Newburyport, qu'il visita,  vers Innsmouth. Pour le reste, le fait que le héros soit un étudiant (ce que Lovecraft ne fut jamais)  qu'il vienne de Toledo (une référence à une revue amateur de la même ville - ou jamais apparemment,  Lovecraft ne mit jamais les pieds - : le Toledo Press  membre de l'Amateur Press dont Lovecraft fut responsable) tout est fictif, inventé.

Le voyage de Newburyport à Innsmouth est alors le passage de l'apparente clarté aux ténèbres. Le conducteur de bus, Joe Sargent, sorte de Charon ayant troqué sa barque contre un engin à moteur fait passer le héros vers des terres marécageuses et inhospitalières qui déjà préfigurent le drame qui va s'y jouer.

Rochester et les Lovecraft

Lovecraft fut l'objet de beaucoup d'études; étude de son oeuvre mais aussi de sa vie. De Sprague de Camp à S.T Joshi et les auteurs des éditions Necronomicon Press entres autres, il existe une multitude de livre sur le maître de Providence mais paradoxalement peu sur sa famille maternelle et pratiquement rien sur celle de son père. A ma connaissance le plus complet (et désormais fort rare) sur le sujet est celui de Richard D. Squires Stern Fathers 'Neath the Mould: The Lovecraft Family in Rochester chez Necronomicon Press (1995)


On y découvre l'histoire de la famille Lovecraft qui débarquant aux États Unis, s'installe dans la ville de Rochester et durant trois générations y travailleront comme ferronnier ou fabricant de tonneaux. Le père de Lovecraft, Winfield Scott naîtra dans cette ville et en partira après avoir travaillé dans le même secteur d'activité vers une destination inconnue. On ne le retrouve que quelques années plus tard marié à la mère de H.P. Lovecraft, représentant en bijoux et métaux précieux et promis à un destin funeste car atteint de syphilis. Il ne sera pas le seul de sa famille à vivre une tragédie, d'autres membres seront aussi touchés. 

Noyade de deux membres de la famille dans l'immense lac Ontario ou Rochester est adossé (on ne retrouvera jamais les corps), folie et suicide d'un de ses oncles et enfin un cousin proche qui lui aussi sera atteint de syphilis pratiquement en même temps que Winfield Scott. Nous reviendrons sur ces événements.


Une généalogie à risque

Quel rapport alors entre Innsmouth et Rochester ?  Un rapport d'histoire, de temps et d'espace. 

Histoire d'abord. Il faut éviter de lire systématiquement Lovecraft de manière psychanalytique, ou sinon on bute sur chaque description ou le ténébreux, l’innommable, le profond le dispute au gluant, à la métamorphose et à l’a-sexualisation de ses histoires qui peuvent être interprétées ou vue d'un point de vue de la psychanalyse uniquement. A l'inverse il faut quand même se poser quelques questions au regard de ce que fut sa vie et son histoire et de ce que H.P.L a pu faire transparaître dans ces nouvelles, de façon consciente ou non et trié ainsi la part d’invention de la part du vécu ou du ressenti. 

Que savait Lovecraft de la maladie de son père? Selon les biographes: rien. Interné quand Lovecraft avait 3 ans, il mourut quand il en avait 7. Lovecraft n'avait donc sûrement que peu de souvenirs réels de son père, et ne raconte dans ses lettres adressées à ses amis que ce qu'on a pu lui raconter tout en "enjolivant" au passage quelques traits de caractères ou anecdotes pour parfaire l'image de gentleman bien né, qu'il se donne. J'ai pour ma part des doutes; passionné d'histoire et de généalogie, très intelligent  je ne vois pas le jeune (et ensuite le moins jeune) Lovecraft ne pas apprendre par déductions et recherches le terrible secret concernant la maladie et la mort de son père. Par sa mère aussi, peut être? Cette dernière sombra peu à peu dans la folie et entretenait des relations complexes d'amour et de haine avec son fils. Qui sait ce qu'elle a pu lui avouer dans une crise? 

Pose de gentleman ou non, je ne vois pas non plus Lovecraft parler publiquement à ses amis de la syphilis de son géniteur sûrement contractée dans un bordel. Le ferions nous, nous mêmes? Sûrement pas; il s'agit d'un de ses secrets de famille qui empoisonnent généralement l’existence des descendant et ce, des générations durant. Il fait savoir que faute de traitements adéquat (on n'avait pas encore découvert les antibiotiques et la pénicilline) la syphilis était mortelle, et transmissible, le dépistage peu efficace avec une incubation et une apparition de la maladie des années après l'infection première . Lovecraft et sa mère ont sûrement vécu avec cette épée de Damoclès au dessus de leurs têtes se disant, qu'un jour peut être, eux aussi seraient atteints.  Féru de généalogie Lovecraft parle souvent de ses ascendances britanniques côté paternel et de sa vieille famine coté maternel qui arriva avec les premiers colons sur le nouveau monde. A la mort de son père il semble que les Phillips coupèrent les ponts avec les Lovecraft de Rochester .H.P.L ne côtoya pas ses oncles, tantes et cousins encore en vie.  Une absence de relations qui a du sûrement éveiller la curiosité de l'écrivain. Là aussi comment ne pas l'imaginer essayant de consolider sa connaissance de l'histoire familiale en contactant le reste de la famille,  ou en allant à Rochester, berceau des Lovecraft y chercher des réponses. 

Lovecraft à Rochester

Lovecraft a t'il pu aller à Rochester?  Lovecraft n'était pas un ermite et entrepris de nombreux voyages aux États Unis mais aussi au Québec, aussi loin que lui permettait ses maigres ressources. Marié à Sonia Green il vécut un temps à New York de 1922 à 1926 non loin de Rochester, et il aurait pu y aller, seul à l'insu de sa femme et de ses amis. Pure supposition mais plausible géographiquement parlant, des bus et des trains  desservant cette ville depuis New York existaient alors. On peut imaginer que le féru d'architecture  aurait visité la ville, consulté les archives locales et  peut être rencontré des membres de la famille paternelle encore en vie. Là il aurait appris d'une manière ou d'une autre le "secret" familial.

 Cela a l'air tiré par les cheveux? Pourtant c'est ce que raconte l'histoire du Cauchemar d'Innsmouth: un homme féru de généalogie tombe sur une secret familial qui en dit long sur son ascendance et le pourquoi de sa lente transformation en monstre. Mieux,  des éléments tangibles et vérifiés de l'histoire paternelle sont insérés tels quels dans la nouvelle. Innsmouth par bien des aspect géographiques ressemble à Rochester, et cette nouvelle Lovecraft voudra l'abandonner, soit disant parce qu’elle n'était pas bien écrite ou peut être trop explicite pour lui et sa famille.


Une nouvelle maudite

Troublé par son séjour à New York, par le fait qu'il n'était pas en mesure de trouver un emploi là-bas, par sa séparation avec sa femme et peut-être la découverte de l'histoire familiale paternelle, il revint à Providence et commence à écrire ses meilleurs romans. Il fait plusieurs voyages à Newburyport (en 1923, 1931 et 1932) et dans quelques lettres, il écrit qu'il a une idée sur un roman: le futur Cauchemar d'Innsmouth. Des années plus tard, il affirmera que Innsmouth est une représentation exagérée et sombre de la vieille Newburyport. Mais quand il décide d'écrire le roman (en 1931), il est perturbé. le manuscrit des Montagnes hallucinées a été refusé par les éditeurs, alors que H.P.L très circonspect quand a ses capacités littéraires  pensée, à raison, que c'est son meilleur roman. Il doute de sa capacité à écrire et à titre de laboratoires d'essai entreprend une nouvelle avec un style différent: le Cauchemar d'Innsmouth. Il en écrit quatre ou cinq version dont un seul brouillon nous est parvenu, et finalement jette l'éponge. Pour lui cette nouvelle ne vaut rien et il ne la publiera jamais. C'est un homme troublé et indécis qui entreprend cette expérience. Quelque part ses défenses  naturelles étaient baisse et je pense qu'il a mis plus de lui dans ce roman que dans les autres, que des faits étranges entourent :

Après des années passés dans un tiroir et de nombreuses lettres affirmant qu'il ne le publiera jamais, Lovecraft fait machine arrière et décide de le présenter à un éditeur qui lui demande deux nouvelles . Lovecraft propose les Montagnes Hallucinées mais aussi le Cauchemar d''Innsmouth! Alors qu'il a dans ses tiroirs d'autres nouvelles en attente. L'éditeur choisira au final la nouvelle sur Innsmouth, c'est dire la fascination qu’exerce cette nouvelle sur les gens! Pourquoi Lovecraft donne son feu vert à la publication de cette nouvelle si "mauvaise" selon lui et si souvent dénigrée? Le héros n'a pas de nom. Lovecraft a déjà  utilisé cette astuce dans d'autres nouvelles  mais plus courtes. Un nom existait sur le brouillon sauvegardé, Robert Olmstead mais bizarrement Lovecraft ne l'a pas utilisé.  Pourquoi? Évoquait-il quelque chose de particulier à l'écrivain?

"Ma mère et mon oncle Walter ne leur ressemblaient pas. Ils tenaient de leur père, bien que mon pauvre petit cousin Lawrence – le fils de Walter – ait été la vivante image de sa grand-mère jusqu’au jour où il fallut l’interner à vie dans une maison de santé de Canton."


Une sombre histoire familiale

Quand on étudie un peu l'histoire de Lovecraft on trouve des parallèles certains entre les aventures de ce héros sans nom et la vie connue du père de Lovecraft et de Lovecraft lui même. Disons que ce héros, est une représentation du père et du fils, à la fois; il montre en un seul personnage le lien qui les unissait et peut être selon Lovecraft la malédiction qui les touchaient tous les deux à savoir la transmission de la maladie du père vers le fils. La trame de l'histoire va tourner sur la  découverte (par Lovecraft fils) de l'infection par une filiation avec des êtres marins (Lovecraft père et des rapports contre nature ou non "moraux") et le poids d'accepter cette "transformation" (Lovecraft fils de nouveau). Les éléments physiques de l'histoire eux parlent plutot de l'histoire paternelle. Le suicide de l'oncle du héros correspond au suicide réel d'un oncle dépressif de Lovecraft (Frederick Lovecraft) et le cousin interné à Canton de la nouvelle fait écho à un proche cousin (ils ont travaillés ensemble) du père de Lovecraft (Joshua Elliott Lovecraft) interné lui aussi dans un asile mais à Rochester car atteint de la même maladie que lui: la syphilis.

Comme on peut le voir, trois éléments de l'histoire  personnelle et réelle  des Lovecraft  se trouvent exposés dans le Cauchemar d'Innsmouth. Simple coïncidence?

Un rapport d'espace. 

Nous l'avons déjà dit Innsmouth n'est que le double négatif de Newburyport transposées sur une contrées imaginaires. Mais certains éléments physiques font vraiment penser à Rochester. Les rues citées d'abord. Il est vrai que la plupart des noms de rues sont des noms communs à beaucoup de villes américaines. D'autres moins. Mais un peu moins de la moité (dans l'état des recherches actuelles) se retrouvent dans Rochester.....

Il y a 22 noms de rues citées dans la nouvelle. Nous avons pu nous procurer un vieux plan de Rochester de 1904 et avons retrouvé pour l'instant 14 occurrences signalées en rouge et une étoile (*) ci-dessous:


Adam Street*
Babson Street
Bank Street 
Bates Street
Broad Street*
Church Street*
Eliot Street
Fall Street*
Federal Street*
Fish Street
Lafayette Street*
Main Street*
Marsh Street* 
Martin Street*
Paine Street 
River Street*
South Street*
State Street*
Town Square
Waite Street
Washington Street* 
Water Street* 

En nous basant sur la carte virtuelle d'Innsmouth réalisée par J.F Morales nous avons pu aussi déterminer si la situation géographique Nord/Sud des rues du plan virtuel et celui des rues de Rochester correspondaient ou non. Ce qui donne pour les rues identifiées :

Adams Street * Rue au Nord
Broad Street* Rue au Nord
Church Street* Rue au Nord
Fall Street* Rue au Sud
Federal Street* Rue au Nord
Lafayette Street* Rue au Sud
Main Street* Rue au Nord (et au Sud aussi)
Marsh Street* Rue au Nord
Martin Street* Rue au Sud
River Street* Rue au Sud
South Street* Rue au Sud
State Street* Rue au Nord
Washington Street* Rue au Nord 
Water Street*  Rue au Sud  (et au Nord aussi)

Soit 9 emplacements de rues similaires entre Innsmouth et Rochester contre 5 non similaires.  Pas concluant pour affirmer que Rochester est Inssmouth. Essayons de trouver un autre point d'achoppement.
Une mer intérieure.
Rochester est au bord du lac Ontario. Ce lac fort de ces 19 000 km² (311 km sur 85 km) est une  véritable "mer " intérieure, on ne distingue pas le Canada en face. Doté d'un port marchand et de plaisance mais pas de port de pêche, Rochester possède des plages de sables et des phares chargés de signaler le chemin aux bateaux qui le sillonnent. Sur ses berges on se croirait devant la mer, le vent pousse les vagues sur ces berges, et le météo aidant de véritables tempête peuvent arriver sur ce lac immense comme sur la mer. Continuons la visite:
 "Le bruit de chute d’eau devint de plus en plus net,et je vis presque aussitôt devant nous une rivière très encaissée, enjambée par un large pont à balustrade de fer au-delà duquel s’ouvrait une grande place. Pendant que nous le franchissions avec un bruit métallique, je regardai des deux côtés et j’aperçus des bâtiments d’usine sur le bord de l’escarpement herbeux ou un peu plus bas. Tout au fond de la gorge l’eau était très abondante, et je vis deux fortes chutes en amont à ma droite et au moins une en aval à ma gauche. À cet endroit le bruit était assourdissant."
Une rivière traverse Rochester, la Genessee. Sur son parcours et en plein centre ville elle passe par trois chutes, d'eau (Upper, Middle et Lower Falls)  comme Innsmouth,  pour finir dans le lac Ontario. Plusieurs ponts métalliques (ou non) l'enjambent.
Les usines se servant de la force hydromotrice furent légion à Rochester certains oncles de Lovecraft possédèrent de tels "moulins" (mills en anglais). Il y a aussi plein de moulins industriels dans le  Massachusetts et des chutes mais aucune correspondant aux descriptions faites dans la nouvelle. La rivière Manuxet river ressemble à la Genessee et la description de l'affinerie Marsh au vieux bâtiment qui se dresse à High Falls. 

High Falls, Rochester II de David Walsh


La suite de cet article bientôt....

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