samedi 20 juillet 2013

A Paris Lovecraft vit... Une redécouverte américaine



En 1970 un jeune étudiant américain originaire de Providence, Paul R. Michaud en voyage à Paris, découvre avec stupeur qu'un écrivain des années 30, de sa propre ville natale, de son pays et totalement inconnu là bas, est dans toute les devantures de libraires et connait un succés sans précedent. Il enverra un article au journal le Providence Evening Bulletin et qui paraitra le  29 décembre 1970, sous le titre de: A Paris Lovecraft vit, et dont voici la traduction.


"Paris - la description étrangement précise par Howard Phillips Lovecraft des sons et des odeurs d'une petite rue de Paris peu connue poussa un ami à lui demander s'il avait jamais été en France. "Oui" répondit Lovecraft, "dans un rêve avec Poe". (1)  Sauf pour quelques voyages à Boston et un voyage dans le sud profond, HP Lovecraft n'a jamais quitté sa maison de Colle Hill à Providence. C'était un solitaire qui refusait le contact avec le monde extérieur. (2) En dépit de n'être jamais venu à Paris, Lovecraft a trouvé dans la capitale française un foyer qui lui a longtemps été refusée dans le Rhode Island et dans le reste des États-Unis. Bien que considéré comme mort pour la plupart de ses compatriotes Lovecraft est bel et bien vivant et vit à Paris.

Il est tellement vivant à Paris, qu'il est difficile de marcher dans la rue sans éviter de voir son nom soit dans une vitrine de librairie ou sur une devanture de cinéma.Il suffit de mentionner à un étudiant français que vous êtes de Providence et le plus souvent le nom de Lovecraft est automatiquement mentionné - causant souvent l'embarras de beaucoup de Rhode Islander qui n'ont jamais entendu parler de lui.

Lovecraft est particulièrement vénéré par les étudiants français, dont beaucoup transportent ses oeuvres dans leurs poches. Pour eux Lovecraft est autant un héros culturel que l'étaient autrefois Albert Camus et Jean-Paul Sartre.Les œuvres traduites de Lovecraft sont tellement demandées à Paris que la plupart des librairies conservent des stocks importants de plusieurs titres. Beaucoup d'entre eux vont même jusqu'à leur consacrer des vitrines entières.

"La malédiction d'Arkham" de Roger Corman, une adapation cinématographique d'une histoire de Lovecraft a été si populaire dans le quartier latin qu'elle a fonctioné en continu dans au moins deux cinéma pendant plusieurs mois. L'un des cinéma a consacée un mur d'affichage extérieur entier sur Lovecraft.

La première traduction française de Lovecraft est apparue en 1954 et, les deux années suivantes, la majeure partie de son travail a été publié. Depuis lors, les oeuvres de Lovecraft ont vu plusieurs éditions et déjà plus de 300 000 exemplaires de poche ont été vendus à Paris seulement.

Jacques Bergier, l'homme qui a passé 20 ans à essayer de faire publier Lovecraft en français est le genre de personne que H.P Lovecraft serait devenu s'il vivait encore aujourd'hui. Il est l'un des auteurs de science-fiction le plus lu de France, et a récemment publié: "Le Matin des Magiciens" qui s'est vendu à gros tirages dans ses éditions française et américaine. En tant que rédacteur du magazine de science-fiction Planète, il a consacré son numéro d'été à une étude d' Ho Chi Minh, l'un des héros de Bergier. (3)

Ingénieur chimiste de profession, Bergier a une longue liste de découvertes importantes à son actif, ainsi que la notoriété d'avoir plannifiéla destruction  de la base de missiles Allemande de Peenemünde comme combattant de la Résistance pendant la Seconde Guerre mondiale (4). Aujourd'hui, il envisage d'accepter une nomination à l'Université de Californie à Berkeley , car il prévoit de déménager aux États-Unis dans  un avenir proche.

Si Lovecraft a été si bien reçu par les Français précise Bergier c'est parce qu'il était un écrivain qui protestait contre l'absurdité d'une civilisation scientifique empiétant rapidement sur ​​l'homme. Depuis 1940, les Français ce sont battus continuellement, perdant des batailles militaires sur leur propre sol et à l'étranger. Ss le message de Lovecraft a été significatif pour eux, il n'a été accepté que très récemment par son propre pays parce que les Américains dans leur ensemble ont réalisé l'absurdité des guerres de la technologie que dans le milieu des années 1960, avec l'augmentation de l'engagement américain au Vietnam. Si la condamnation de la civilisation scientifique par Lovecraft a été bien reçu par les étudiants français dit Bergier c'est parce que, comme eux, il est un "constestataire", celui qui conteste ouquestionne la base même de la société dans laquelle il vit. (5)

Que Lovecraft soit aussi populaire que lui à Paris est très surprenant, dit Bergier, surtout depuis que l'auteur américain est mort il y a plus de 30 ans. Lovecraft s'est très bien vendu à Paris, en dépit de ne pas être là pour promouvoir ses livres. Mais, dit Bergier, si Lovecraft vivait aujourd'hui, il se serait probablement dérobé à tout contact avec le public des lecteurs. L'auteur de Rhode island était un homme très timide, mais pour un petit cercle d'amis, il était trés méprisant envers le genre humain. Si Lovecraft agissait de cette façon, dit Bergier c'est parce que, enfant, il a été à plusieurs reprises fustigé verbalement par sa mère qui lui disait qu'il était très médiocre et ne réussirait jamais à rien (6).

La prédiction s'avera vraie dans le quotidien de Lovecraft, car il n'y a jamais pu gagner plus de 15 $ par semaine de ses écrits de science-fiction (7)

Arkham House a publié un grand nombre d'œuvres de Lovecrafts mais en édition très limitée. Une récente vérification ponctuelle des librairies de Providence et de Boston ne m'a fait trouver que deux copies de livre de poche de Lovecraft curieusement à Fremont Street chez un préteur sur gage, je n'en n'ai pas trouvé du tout à Providence. Parceque Lovecraft n'a eu aucun contact avec le monde extérieur, il a écrit comme s'il avait vécu sur une autre planète, dit Bergier. Une traduction Lovecraft a été trés justement intitulée: "Je suis d'ailleurs" ( (I come from Elsewhere) (8).

Mais au cours des trente dernières années, certaines parties de ce monde qui l'avaient jadis exilé commencent à ressembler de très près au monde sur lequel il a écrit. Peu compris durant sa vie ainsi que dans son propre pays, Lovecraft comme beaucoup d'écrivains de sa décennie, est devenu un expatrié, mais un expatrié qui n'a jamais dû quitter sa ville natale et son pays."

De retour chez lui Paul R. Michaud demandera l'aide financiére de ses parents pour fonder en 1977 une petite maison d'édition: Necronomicon Press dont il passera ensuite le flambeau à son jeune frêre Marc R. Michaud. Pour publier des oeuvres de Lovecraft, mais aussi pour discuter autour et de son oeuvre aux travers de bulletins comme les "Lovecraft Studies" ou "Crypt of Cthulu" et ou interviendrons des personnes comme Will Murray, Kenneth Faig Jr, S.T Joshi, Robert M. Price, et beaucoup d'autres, qui à travers leurs actions, allaient enfin ramener l'enfant prodigue au pays.

Dédicace
Mes plus chaleureux remerciements à Kathy de l'autre côté de l'océan , 
et sans qui cet article ne me serait jamais parvenu.


(1) Une histoire belle mais fausse que Bergier aimait à raconter car inventée par lui.
(2) Faux - HPL on le sait maintenan,t sans être un routard a voyagé plus que cela .
(3) On était en pleine guerre du Vietnam en 1970) 
(4) Il faisait parti du réseau Marco Polo qui avertit Londres que les nazis avaient réalisé des essais concluants avec les V1. Ces messages adressés au Colonel Rémy retinrent l'attention du commandement anglais qui prit en considération la menace et déclencha une 'action de sabotage de la base avec succés.
(5) HPL comme Marxisteet constestatire! - là on sent que c'est Bergier qui parle, et Michaud pour la partie sur la prise de conscience américaine à cause de la guerre du Vietnam que HPL aurait en plus surement approuvée.
(6) On sait maintenant que la vérité sur sa misanthropie et ses rapports avec sa mêre, est un peu plus subtile. 
(7) Ecrits de fantastique aurait été plus approprié. 
(8) en fait: The Outsider dans le titre original).

Lien:  Lovecraft une aventure Littéraire en France

vendredi 19 juillet 2013

Lovecraft une aventure littéraire en France

Un aparté dans Innsmouthmania pour parler non pas de notre ville préféré, mais pour décrire comment Lovecraft arriva et fut connu dans l'hexagone et comment grace au succés rencontré ici il put renouer avec une reconnaissance dans son propre pays. Cette page est pour l'instant en devenir et grossira au fur et à mesure des découvertes et des ajouts.

A sa mort H.P Lovecraft tombe dans un casi oubli. Les pulps qui ont accueillis ses nouvelles vont perdurer encore un temps mais une guerre se prépare et va mettre le monde à feu et à sang. Seuls quelques amis continuent grace à des fanzines, des publications, une maison d'édition (Arkham House qui lui est en grande partie dédiée), à entretenir la flamme, les écrits et le souvenir de HPL, mais cela se fera au travers de petits tirages, pour un cercle limité de personnes, et donc de façon confidentielle. 

Comme Cthulu; Lovecraft, dort.

Les signes du  réveil ne vont pas venir des USA, mais de France ou un homme, Jacques Bergier, à la vie improbable et fantastique, va tomber sous le charme de l'écrivain de Providence, deviner l'importance de son oeuvre et aprés guerre finira par le faire traduire et éditer. Il sera suivi de beaucoup d'autres.

Jusqu'a ce qu'un jour de septembre 1970, ou un jeune étudiant de Providence en voyage à Paris ne le "ramène au pays"... 

Mais n'anticipons pas et démarrons la chonologie des événement...

Découverte

Les années 30

1930
Jacques Bergier en 1930 réussit le concours d’entrée à l’Institut de Chimie de Paris.Pour alimenter sa boulimie de lecture il découvre les collections de pulps américaines (Weird tales, Argosy, All Story, etc) grace aux stocks ayant appartenu à l’American Legion installée en France depuis 1919 et vendus à la librairie Joseph-Gibert à Paris dans le quartier latin. Il peut y lire les plus grands noms du fantastique et de la SF américaine. Il y découvre Lovecraft, ce sera un choc.


1936
Jacques Bergier envoit une lettre enthousiaste "From a French reader" pour Lovecraft aux courrier des lecteurs (The Eyrie) de la revue Weird Tales en Mars 1936. Il y écrit: "Donnez nous par tous les moyens possibles plus d'histoires de H.P Lovecraft. Il est, à ce jour, le seul écrivain qui est réellement habité."


1937
Mort de H.P Lovecraft le 15 mars 1937 


Jacques Bergier récidive en septembre 1937 avec une autre lettre à Weird Tales. "From a French enthousiast" et y déplore la mort de Lovecraft. Il écrit alors: "Le décés de Lovecraft, semble pour moi,  marquer la fin d'une époque dans l'histoire de la littérature de fiction Américaine."

Les nouvelles de Lovecraft  continuent d'être publiés un temps dans les pulps.


1939
Aux USA (Sauk City, Wisconsin ) August Derleth et Donald Wandrei créent Arkham House une maison d'édition specialisée dans la littérature fantastique et pour preserver l'oeuvre de H. P. Lovecraft de l'oubli. Cette maison d'édition restera confidentielle et peu rentable mais gardera en "réanimation", des années durant, l'oeuvre de Lovecraft.


Les années 40

 1941
August Derleth écrit  une série de contes et de nouvelles ("Someone in the Dark") à partir de notes fragmentaires de Lovecraft. La première d'une série  ou il sera rejoint au fil des années par d'autres écrivains qui prolongeront les histoires dites du mythe de Cthulhu.


1945
H.P Lovecraft débarque en France, au sens propre, les GIs transportant dans leur paquetages des petits livres imprimée par l'armée américaine (en anglais donc), dont The Dunwich horror and other Weird Tales, de Lovecraft et un recueil de nouvelles fantastiques: Sleep No More, éditées par August Derleth et qui contient des nouvelles de son ami disparu.


Les années 50

 1953
En 1953, Jacques Bergier soumet à l'éditeur Robert Laffont, un projet de collection française de science-fiction qu'il dirigerait conjointement avec le mathématicien François Le Lionnais, mais la collection ne voit pas le jour.

La Balance, est le nom de la librairie spécialisée en sciences humaines où travaille Valérie Schmidt une jeune libraire. Cette dernière voit dans la science-fiction la possibilité d'aborder des sujets philosophiques sous forme de romans d'aventures, de réfléchir à des problèmes fondamentaux des sciences humaines sous forme ludique. Elle persuade, en 1952, le propriétaire de la librairie, Jean Aubier, de la laisser organiser une grande exposition sur la science-fiction, qu'elle préparera pendant un an avec l'aide, entre autres, de Michel Pilotin et Jacques Bergier. Fin 1953, la librairie rouvre ses portes pour présenter l'exposition intitulée "Présence du Futur", en y invitant tout le milieu littéraire parisien. L'exposition aura beaucoup de succès, durera environ un an, et réunira tous ceux qui auront ensuite une influence sur la SF en France, de Jacques Bergier à Gérard Klein, de Philippe Curval à Jacques Sternberg et Boris Vian (entre autres).


Michel Pilotin, propose à Gallimard, pas convaincu, la création d'une collection de science fiction de prestige, plus littéraire, plus élitiste, qui aurait côtoyé la collection “Le Rayon Fantastique” . Gallimard rachète les éditions Denoël, et place à leur tête Robert Kanters, qui hérite du projet de collection qui va s'intituler “Présence du Futur”. 

 Première vague

1954
Le premier titre, “Les Chroniques martiennes” de Ray Bradbury, paraîtra en avril 1954, avec la tout aussi célèbre maquette de Massin, qui sera utilisée jusqu'en 1976. Les premiers titres publiés seront des manuscrits choisis par Michel Pilotin, puis ce sera les choix de Robert Kanters, aidé par Pilotin et Jacques Bergier (dont la revue Planète sera diffusée par Denoël), qui sélectionnent les titres à traduire. 

Parution de “La Couleur tombée du ciel” de Lovecraft, aux éditions Denoël, le 3ème trimestre 1954 (3 septembre 1954) dans la collection Présence du futur, n° 4 dans une traduction de Jacques Papy qui la montre à son ami Jean Cocteau qui sera trés impressionné.

 
Il écrira de trés bonnes critiques qui feront beaucoup pour la renommée de H.P Lovecraft en France. Cet ouvrage comprends les nouvelles suivantes: La Cou­leur tombée du Ciel, l'Abo­mination de Dunwich, le Cauchemar d'Innsmouth, Celui qui chuchotait dans les ténèbres.


Parution de “Dans l'abîme du temps”, aux éditions Denoël, 4ème trimestre 1954 (25 octobre 1954) Présence du futur, n° 5 dans une traduction de Jacques Papy. Cet ouvrage comprends les nouvelles suivantes: Dans l'abîme du temps, la Maison de la sorcière, l'Appel de Cthulhu, les Montagnes hallucinées. 


Jacques Bergier écrit un article pour la revue: Critique, en novembre 1954 ou il se révéle très documenté sur l'actualité Lovecraftienne aux USA, rendant même compte de Marginalia édité par Arkham House en 1944.

 
Les critiques élogieuses se suivront tout au long de l'année 1954. 
  •  Yvon Hecht : « Salut à Lovecraft conteur en marge de la science-fiction », in Paris-Normandie (Rouen), vendredi 24 sept. 1954 – en plein centre de la page 6,  Dans la rubrique « Plaisir de lire ». Premier article sur La Couleur tombée du ciel et premier grand article sur Lovecraft.
  • Michel Deutsch (par ailleurs traducteur) écrit das articles dans les revues: Bizarre, Esprit, Les Nouvelles Littéraires et l'Express 
  • Claude Ernould accompagne la préorigonale "Dans la maison de la Sorcière" parues dans les Lettres Nouvelles d'un article flatteur.
  • Alain Dorémieux et Igor B. Maslowski  publient de bonnes critiques dans Fictions.
  • Maurice Nadeau consacre une double page à Lovecarft dans le France Observateur n°230 du mardi 7 octobre 1954.  « H.P. Lovecraft, « supérieur à Edgar Poe » ? », dans « Lettres et Arts : Supplément bi-mensuel » n°16, pages 4 et 5.
  • La veille c'était Louis Pauwels qui publiait un long article dans Carrefour, n°525 du mercredi 6 octobre 1954, page 7,en annonçant qu'il était fier de publier le premier article sur Lovecraft en français : "L’Amérique découvre un nouvel Edgar Poe. Pour H.P. Lovecraft, des intelligences venues d’autres planètes s’apprêtent à détruire la Terre"(en fait Yvon Hecht l'avait fait deux semaines auparavant). Cet article est accompagné de deux documents, une reproduction de "The Lurking fear and other Stories" publié par Avon Book en 1947 et provenant sûrement de la la collection de Bergier, et la photo de Lovecraft qui sera mise en médaillon de tous les livres à venir et qui restera un temps la seule photo de Lovecraft connue.
  • Yves Touraine : « Yves Touraine lit : La Couleur tombée du ciel de H.P. Lovecraft » (mai 21 sept. 1954), in La Table ronde n°83, nov. 1954.
  • Y.-M. Rudel : « La Couleur tombée du ciel par H.P. Lovecraft », in Ouest-France (Rennes), 9 nov. 1954. 
  • Jacques Wolgen : « Au-delà d’une littérature de soucoupes volantes Howard Phillips [sic] Lovecraft annonce le règne d’êtres inconnus », in Les Dernières Nouvelles d’Alsace, 31 oct.-1er nov. 1954.
  •  Arion : « De Poe à Lovecraft », in Dimanche Matin n°89, 26 déc. 1954, p. 9. C.r. de La Couleur tombée du ciel et de Dans l’abîme du temps.
  • Michel Carrouges : « La Couleur tombée du ciel de Lovecraft » [C.r.] in Monde Nouveau-Paru  n°83-84, nov.-déc. 1954, p. 99.
  • André Dalmas : [C.r. de La Couleur tombée du ciel], La Tribune des nations n°478, 17 décembre 1954, p. 6.
  •   Claude Elsen (pseudonyme de Gaston Derycke) : [C.r. de La Couleur tombée du ciel], in La Nouvelle Revue française n°24, 1er déc. 1954, pp. 1103-1104. 
  • Claude Ernoult : « Lovecraft ou le mythe en révolution », in Les Lettres nouvelles n°XXI, nov. 1954, pp. 664-671 
  •  Aux limites de l’insolite et du fantastique », in Paris-Normandie, 3 déc. 1954, p. 8. Article absent du dossier de presse Denoël, mentionnant Dans l’abîme du temps de Lovecraft et Les Lettres nouvelles n°21 (citations de l’article de Claude Ernoult), mais surtout consacré à un livre de John Custance. 
  • Lucas de Leen (pseudonyme de Claude Elsen) : (C.r. de La Couleur tombée du ciel], in Dimanche Matin n°78, 10 oct. 1954.  
  • Igor B. Maslowski : [C.r. de La Couleur tombée du ciel], in Fiction n°11, oct. 1954, pp. 113-114.- : [C.r. de Dans l’abîme du Temps], in Fiction n°14, janv. 1955, pp. 109-111. 
  • Y.-M. Rudel : « La Couleur tombée du ciel par H.P. Lovecraft », in Ouest-France (Rennes), 9 nov. 1954. 
  • Yves Touraine : « Yves Touraine lit : La Couleur tombée du ciel de H.P. Lovecraft » (mai 21 sept. 1954), in La Table ronde n°83, nov. 1954.
  • *** : [C.r. de La Couleur tombée du ciel], in Paris-Match n°289, 9-16 oct. 1954, p. 82.  

 

1955
Parution de “Démons et Merveilles”, de Lovecraft aux éditions des Deux Rives 4ème trimestre 1955 (novembre 1955), dans la collection Lumières interdites et avec une traduction de Bernard NL, et une introduction de Jacques Bergier désormais célèbre car reprise maintes et maintes fois: "H.P. Lovecraft, ce grand génie venu d'ailleurs". Cet ouvrage comprends les nouvelles suivantes: Le Témoignage de Randolph Carter, La Clé d’argent À travers les portes de la clé d’argent [avec E. Hoffmann Price], À la recherche de Kadath.


1956
Parution de “Par-delà le mur du sommeil”  aux éditions Denoël, 4ème trimestre 1956 (19 octobre 1956) Présence du futur, n° 16. Traduction de Jacques Papy.Cet ouvrage comprends les nouvelles suivantes: Par-delà le mur du sommeil, les Rats dans les murs, le Monstre sur le seuil, Celui qui hantait les ténèbres, 'Affaire Charles Dexter Ward.


Parution dans la revue Fiction N° 36, novembre 1956 d'une nouvelle de Lovecraft: “Celui d'autre part” (The outsider - Weird Tales, avril 1926) - Traduction d'Alain Dorémieux. 

 
1957
Dans le Cahier d'Etudes d'Ailleurs de Mai 1957, un article de Jacques Bergier : "H.P. Lovecraft" (article remanié de celui paru dans la revue Critique n°90 de 1954)


1958
dans la revue ésotérique Revue "La Tour Saint Jacques", de R. Amadou n° 16, juillet-aout 1958, note de Jacques Bergier sur "Lovecraft, l'Islam et le Graal"


Les années 60

1960
Dans leur livre: “Le Matin des Magiciens” (aux Éditions Gallimard dans la “Collection Blanche”) sur le réalisme fantastique,et qui eut un succés considérable, Louis Pauwels et Jacques Bergier mentionnent à trois reprises Lovecraft en le plaçant dans la perspective de Charles Ford.


1961
Parution de “Je suis d'ailleurs” de Lovecraft, aux éditions Denoël, 1er trimestre 1961 (5 février 1961) Collection Présence du futur n° 45. Traduction de Yves Rivière. Cet ouvrage comprends les nouvelles suivantes: Je suis d'ailleurs, la Musique d'Erich Zann, l'Indicible, Air froid, le Molosse, la Maison maudite, la Tourbière hantée, Arthur Jermyn, le Modèle de Pickman, la Cité sans nom, la Peur qui rôde.


Parution de la revue Planète n° 1,en octobre 1961 (Denoël). "En 1960, Jacques Bergier et Louis Pauwels, cosignent un ouvrage destiné à connaître un succès fulgurant. Brassant des sujets aussi divers que les dernières avancées de la science, les sociétés secrètes, la sociologie, l’alchimie ou l’occultisme, “Le Matin des magiciens” a pour ambition d’ouvrir la voie à une nouvelle révolution culturelle, sociale et artistique, celle du « réalisme fantastique ». Un an plus tard, en guise d’extension au livre, sera créée la revue Planète avec pour slogan: “Rien de ce qui est étrange ne nous est étranger!”. Le numéro 1 comportera l'article “Lovecraft, ce grand génie venu d'ailleurs”, de Jacques Bergier maintes fois cité, publié et remanié et la nouvelle de Lovecraft "Hypnos" , traduite par Jacques Bergier et Louis Pauwels


1965
Entrée de H.P Lovecraft dans le Dictionnaire Larousse Illustré.


1969
Parution de “ Dagon” de Lovecraft aux éditions Pierre Belfond dans la collection Domaine Fantastique, quatrième trimestre 1969 (20 octobre 1969), Avec une préface de François Truchaud : "H.P. Lovecraft ou dire l'indicible". Cet ouvrage comprends les nouvelles suivantes inédites à l'époque: Dagon, la Tombe, Polaris, la Malédiction de Sarnath, le Bateau blanc, les Chats d'Ulthar", Celephais, De l'au-delà, le Temple, l'Arbre, les Autres dieux, a Quête d'Iranon, Herbert West, réanimateur, Hypnos, le Festival, Prisonnier des pharaons, Lui, Horreur à Red Hook, l'Étrange maison haute dans la brume, Dans les murs d'Eryx, le Clergyman maudit, la Bête de la caverne, l'Alchimiste, la Poésie et les dieux, la Rue, la Transition de Juan Romero, Azathoth, le Descendant, le Livre, la Chose dans la clarté lunaire.


Parution de "Epouvante et surnaturel en Littérature" de Lovecraft aux Editions Christian Bourgeois Collection 10/18. Traduction de de Jacques Bergier et François Truchaud.


Parution en 1969 du "Cahier de L’Herne", n° 12 consacré à Lovecraft, avec des illustrations de Philippe Druillet, et des traduction de l’anglais de Jacques Parsons et François Truchaud. Le premier livre en France qui analyse en profondeur, l'oeuvre, l'écrivain et le mythe.

 
Dans le journal (le 21/11/1969) La Tribune des Nations, un article de Jacques Bergier: "Stèle pour Howard Philips Lovecraft".

 

C'est aussi en 1969 que des fanzines et revues apparaisent comme Horizons du fantastique, l'Ecran fantastique, et Miroir du fantastique qui parleront de l'oeuvre de HPL.

Les années 70

1970
Un jeune étudiant américain originaire de Providence, Paul R. Michaud, débarque à Paris et constate avec stupeur qu'un écrivain de sa ville natale: H.P Lovecraft est dans toutes les devantures de librairies et connait en France un succés sans précedent alors qu'il est quasiment inconnu dans son propre pays. Il écrira un article pour le Providence Evening Bulletin 108, N° 302 ( du 29 December 1970) intitulé " In Paris, Lovecraft lives" (A Paris, Lovecraft est vivant) qui annonce le retour au pays de l'écrivain tombé, là bas, dans l'oubli.


Sortie en France d'un film de 1964 vaguement inspiré des récits de Lovecraft: “La Malédiction d'Arkham” de Roger Corma. A cette occasion els éditons Denoël imprimment une jaquette  avec le titre et une photo du film pour: " Par delà le mur du Sommeil". La revie Miroir du fantastique (n°21 juin 1970) en fera autant.
 

1972
Parution de “Lovecraft ou du fantastique” de Maurice Levy, aux éditions Christian Bourgois. Collection 10/18. Un travail de thése réécrit qui fut longtemps la seule étude complète disponible sur Lovecraft à l’exception du travail collectif de l’Herne. 


1976

De retour aux USA, Paul R. Michaud fonde Necronomicon Press, avec son frêre Marc de onze ans son cadet, une maison d'édition destinée à relancer l'intéret pour les oeuvres de H.P Lovecraft  avec des rééditions de ses écrits de fiction ou non et son étude à travers de petits fascicules, les "Lovecraft Studies" et "Crypt of Cthulhu" entre autres avec des pionniers comme Dirk W. Mosig, Stefan R. Dziemianowicz, Kenneth W. Faig , etc.. et S. T. Joshi, incluant la biographie "définitive" de Lovecraft par ce dernier: "H. P. Lovecraft: A Life", constamment rééditée. Il laissera au bout d'un temps les rênes de la maison à son frêre Marc R. Michaud.


Parution des “Lettres d'Arkham” aux éditions Glénat/Marginalia.Livre illustré par Moebius est constitué d'une sélection thématique d'une vingtaine de lettres classés par ordre alphabétique, sans annotations.


1978

Parution des “Lettres 1” de H.P. Lovecraft, aux éditions Christian Bourgois qui réunit une sélection de lettres que Lovecraft a écrites entre 1914 et 1926 et présentée par Francis Lacassin.  Il n'y aura que le premier de publié sur les cinq que devaient compter la collection suite à la mort de leur traducteur Jacques Parsons.




En septembre 1978, parution du numéro spécial de la revue de BD Métal Hurlant consacré à Lovecraft



Mort le 23 novembre 1978 de Jacques Bergier. H.P Lovecraft perd son plus fidéle ami français et celui qui aura dés le départ compris l'importance et la portés de l'oeuvre de l'écrivain de Providence et ura aidé à le faire (re)connaitre.


Les années 80

1987

Cinquantenaire de la mort de H.P.Lovecraft le 15 mars 1987.

H.P. Lovecraft, le conteur des ténèbres (Dreamer on the Night Side) par Frank Belknap Long, aux éditions Encrage. Biographie écrite par l’un des plus réguliers correspondant et ami de HPL. Un témoignage très intime sur la personnalité de Lovecraft enrichi de très bonnes photos et d’illustrations. 


Parution du jeu The Lurking Horror  réalisé par Infocom. Le jeu fut écrir par Dave Lebling et largement inpiré par les écrirts de HPL et le mythe de Cthulhu.


1988
Lovecraft, le roman de sa vie (Lovecraft, a Biography) par L. Sprague De Camp, Nouvelles éditions Oswald. La première biographie très complète mais dépassée par celle de S.T Joshi non traduite à ce jour.

Phénix N° 35 : dossier H.P. Lovecraft. Une bibliographie et une étude très précise - la meilleure disponible en français à cette époque, réalisée en partie avec l’aide de Jacques Van Herp.

1989

Cahier d'études lovecraftiennes I : lettres d'Innsmouth par H.P. Lovecraft, éd. Encrage. Il s'agit d'un choix de lettres ainsi que du témoignage “Un mari nommé HPL” de l'épouse de Lovecraft, Sonia Greene, et du texte biographique “Défense de Dagon”. Les cahiers reprendront et traduiront des textes de Necronomicon Press entres autres et feront connaitre à travers leurs trés beaux livres rouges reliés, l'oeuvre et la vie de H.P Lovecraft (collection dirigée par Josph Altairac).



C'est aussi en 1989 qu' Eldritch Games Limited (les bien nommés!) pour Electronic Arts sortent, pour les machines 16 bits  de l'époque (Atari, Amiga, et MS-Dos): The Hound of Shadow, le premier jeu d'influence Lovecraftienne. C'est un jeu purement textuel, en anglais, avec des éléments de jeu de rôle,  parsemé de quelques images et d'écrans ou l'on clique sur des objets pour passer à la question suivante. L'action se déroule en 1920 à Londres, alors que vous assistez à une séance de spiritisme, un événement étrange se produit et vous découvrez que vous devez échapper à une malédiction, celle du chien de l'ombre. Vous arpentez alors les librairies spécialisées dans l'occulte, et la bibliothèque de Londres pour recueillir des informations sur ce qui vous poursuit et pour neutraliser son action néfaste dans un temps donné. Le tout au clavier en posant des questions grâce à des mots clés! Vraiment un autre monde quand on parle de jeu...vidéo. Malgré cela, ou a cause de cela le jeu eut un succès considérable.


Les années 90 

1990
 
Centenaire de la naissance de Lovecraft le 20 aout 1990. 

1991
 
Parution du Tome 1 et 2 des “Oeuvres de H.P. Lovecraft. Sous la direction de Francis Lacassin. 
Editeur : Robert Laffont Collection : Bouquins. Tout Lovecraft réuni en 3 volumes, le rêve.



1992
Parution du Tome 3 des “Oeuvres de H.P. Lovecraft,” 5 mars 1992 , Sous la direction de Francis Lacassin. Editeur : Robert Laffont Collection : Bouquins


En 1992  Infogrammes crée "le" jeu qui allait devenir une révolution mondiale : Alone in the Dark. C'est le premier survival-horror de l'histoire du jeu vidéo réalisé avec des personnages et des objets en polygones sur des arrière plans en bitmap. Le jeu s'inspire bien entendu des écrits de Lovecraft, et multiplie  les références au mythe de Cthulhu. L'histoire: en 1924, Jeremy Hartwood, un artiste renommé s'est suicidé dans son manoir de Derceto en Louisiane, réputé maudit. Vous incarnez soit, Edward Carnby un détective privé ou  la nièce du défunt Emily Hartwood, qui décident d'enquêter sur  la disparition du peintre dans le funeste manoir. Ils  y entrent et soudain les portes se ferment derrière eux et des bruits étranges se font entendre...

  
1993

Infogrames toujours, sort un nouveau jeu d'aventure non pas textuel mais "point'n'click" et  toujours de veine Lovecraftienne: Shadow of the Comet. L'action se situe  en 1910, le héros John Parker, est un astronome qui collabore à la revue scientifique anglaise British Scientific News. Il fait des recherches sur les travaux d'un certain Lord Boleskine qui a observé la comète de Halley lors de son dernier passage en 1834. Boleskine, dans ses notes, laissa entendre qu'il avait découvert des faits extraordinaires et à la fois étranges à Illsmouth (sic), une petite ville côtière en Nouvelle Angleterre... Mais peu après il avait sombré, comme pas mal de gens, dans la folie.  John Parker décide d'en savoir un peu plus et part pour la ville d'Illmouth car après 76 ans la comète va bientôt refaire un passage près de notre planète.  

Les années 2000

2005

L'Appel de Cthulhu est un jeu de rôle créé aux États-Unis au début des années 1980 par Sandy Petersen. Le titre vient de la nouvelle du même nom écrite par l'écrivain fantastique américain H. P. Lovecraft.
Le jeu est édité par Chaosium et était publié en France par Jeux Descartes jusqu'en 2005. La licence française du jeu a été reprise en 2008 par les Éditions Sans-Détour.


Page en devenir....



 






lundi 15 juillet 2013

Call of Cthulhu : Dark Corners of the Earth

Jouons avec Cthulhu

Call of Cthulhu : Dark Corners of the Earth est un jeu vidéo pour un  joueur sorti en France le 30 mars 2006. Développé par Headfirst, édité par Bethesda Softworks et distribué par Ubisoft pour PC d'abord puis ur console de jeu (Xbox). Il fut, à cause de son caractère violent, déconseillé aux moins de 18 ans. C'est un jeu d'aventure et d'horreur se déroulant dans l'univers sombre du mythe mais en très grande partie basée sur la nouvelle Le cauchemar d'Innsmouth

L'intrigue

Jack Walters est un détective privé qui a subi une expérience étrange lors d'une mission dans une maison occupée par les membres d'un culte étrange, en 1915. L'histoire commence réellement en 1922 où Jack est sorti d'un asile psychiatrique après avoir vécu une étrange existence pendant 6 ans. Période qui semble effacée de sa mémoire. Il reprend le travail comme détective privé et est envoyé à Innsmouth, afin de retrouver un homme qui a disparu. Il devra se battre contre les habitants d'Innsmouth et les ouvriers de la raffinerie qui ont des visages de poissons. Jack cherchera alors pourquoi ces "hommes poissons" veulent le tuer. Sa curiosité l’amènera dans les sombres profondeurs d'Innsmouth face un danger bien plus grand encore. Une ambiance plus qu'angoissante et risquant à tout moment de faire basculer Jack dans la folie. 

 Jouabilité

Si graphiquement le jeu date un peu (2006 soit la préhistoire pour les jeux! On dirait un peu les premiers Sims mais chez Lovecraft) Il reste un FPS à la jouabilité originale, intégrant des éléments de jeu d'infiltration, de résolution d'énigmes, de jeu de rôle et de "survival horror". L'univers Lovecraftien est bien représenté et la gestion des points de vie est particulièrement originale:
  • Le système de santé n'utilise pas de barre de vie. Au fur et à mesure des blessures, l'aspect du personnage est affecté par les blessures encaissées. Il faut utiliser du matériel médical pour se soigner, et avoir le bon pour le type de blessure (sutures pour plaie, antidote pour risque d'infections...).
  • Les blessures affectent l'état du personnage, ce qui en jeu est représenté par des troubles de la vision. L'écran devient flou, les mouvements sont moins précis.
  • La santé mentale du personnage est gérée de la même manière, les troubles mentaux affectant le personnage ayant un impact direct sur ce que le joueur voit et sur ses possibilités d'action.
 Accés de folie

Oui on peut devenir fou avec des crises d'hallucinations, des accès de panique,des  vertiges ou même des crises de paranoïa et donc perdr ses moyens dans des instants ou il faudrait rester froid et determiné. L'atmosphère pesante doit  beaucoup à l'ambiance sonore notamment grâce à des bruitages vraiment flippants (le vent dans le sruelles, les hurlements, les battements de "votre" coeur - c'est vous le héros - etc.) il faut dire que les "méchants" sont nombreux et peuvent surgir à tous moments. Ils se déplacent librement, ouvrent les portes et vous pourchassent seuls ou pire, en groupe.Vous pouvez les combattre à l'aide de votre environnement et d'armes traditionnelles (le pistolet est sans viseur donc vous tirez au jugé ce qui rajoute une difficulté supplémentaire) ou bien à l'aide d'une technologie d'un autre monde!

 Conclusions

La réalisation de ce jeu est largement à la hauteur du rendu de l’atmosphère unique de l’univers de Lovecraft.

En dépit de certaines petites lacunes techniques dues à son âge, mais qui ne gachent en rien l'histoire et son développement dans le jeu, il serait dommage de passer à côté de Call of Cthulhu : Dark Corners of the Earth que l'on peut trouver à bas prix de nos jours pour PC ou Xbox.

Et se promener le soir dans Innsmouth, que peut demander de plus tout Lovecratien qui se respecte?

Liens
  • Et le Trailer...